Propos introductif


"Philosopher, c'est penser sa vie et vivre sa pensée"
(A. Comte-Sponville)

Pourquoi philosopher? Et pourquoi une page sur la philosophie? 

Dans un premier temps, je dirais que la philosophie m'a permis de trouver des repères originaux et solides que je n'ai pu trouver ailleurs dans la société pour me construire, en m'aidant à penser des questions telles que : Qu'est ce que l'amour ? Que penser de Dieu et de la religion ? Dans quelle mesure l'homme peut-il changer sa vie ? Comment agir au mieux avec les autres ? etc.

Et surtout parce qu'elle est le moyen d'atteindre (ou plus humblement de se rapprocher !) d'un bonheur durable, global, profond, qui dépend plus des conditions intérieures que des circonstances.

J'aimerais donc partager avec vous ce que j'ai pu découvrir grâce à la philosophie, et à la psychologie, qui se complètent très bien d'après moi ; c'est l'occasion pour moi d'implanter un "virus philosophique", celui du questionnement :-)


Soyons courtois !
Je ne prétends pas que ce que je vais présenter dans ces pages est la vérité, mais plutôt ma vérité, subjective et personnelle, fruit de mon expérience et de mon cheminement intellectuel (si, si).
Il va sans dire que je respecte toutes les autres convictions- tant qu'il n'y a pas préjudice pour autrui - et que cette page n'a pas pour but de dénigrer ou provoquer les personnes qui auraient des opinions divergentes...

Qu'est-ce que la philosophie ?
J'emprunterai ici la définition d'A. Comte Sponville qui me semble être la meilleure et la plus exhaustive :

"La philosophie est une pratique discursive (=elle procède par des discours et des raisonnements) qui a la vie pour objet, la raison pour moyen, le bonheur pour but, la vérité pour norme."

La vie pour objet, la raison pour moyen, ça n'est pas compliqué à comprendre : le philosphe étudie la vie, et pour cela utilise sa raison, pour déterminer notamment les comportements que les hommes auraient avantage à adopter en société. Il s'agit donc d'un pratique normative, c'est à dire qui ne se contente pas de décrire ce qui est, mais qui indique ce qui devrait être.

Le bonheur pour but, la vérité pour norme, cela signifie que le philosophe est celui qui fait passer la vérité avant le bonheur, qui la trouve plus importante ; en d'autres termes : n'est vraiment philosophe que celui qui cherche le bonheur DANS la vérité.

Car si la philosophie est le moyen d'atteindre le bonheur, il ne s'agit pas de n'importe quel bonheur, mais d'un bonheur lucide, c'est-à-dire fondé non sur de simples idées vraisemblabes mais sur une vérité qu'on peut comprendre comme certaine.

Philosopher, c'est "désirer connaître ce qui est digne d'être aimé pour éloigner les déceptions et augmenter les satisfactions", c'est "éprouver la joie d'utiliser la meilleure partie de son être pour chercher ce qu'il y a de meilleur dans la vie". (B. Giuliani)

Conséquence logique à cette définition : pour vivre heureux, l'homme a tout avantage à cesser de croire en des utopies, en des "espérances", pour plutôt composer avec la réalité : c'est le "gai désespoir" (voir plus loin). Ou comme l'écrit Epictète : "il n'y a qu'une route vers le bonheur [...], c'est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté".

Mais cette route n'est pas de tout repos ! Philosopher, c'est faire un effort sur soi même pour arrêter de tricher, avec soi et avec les autres. On peut donc conclure en disant que "la philosophie est un effort intellectuel quotidien pour transformer nos idées fausses en idées vraies, nos passions en actions, nos tristesses en joies, notre servitude en autonomie". (B. Giuliani).